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L'Évangile littéralement à l'écran

coffret mockupC'est une drôle de gageure à laquelle s'est attaquée le réalisateur britannique David Batty : monter simultanément les quatre évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) dans quatre films différents, en respectant mot pour mot le texte propre à chacun de ces évangiles. En français, c'est la traduction de Parole de Vie qui a été employée et pour laquelle l'éditeur Bibli'O détient les droits - pour mémoire, cette traduction est rédigée dans un français simple et est destinée à des locuteurs donc la langue française n'est pas la langue maternelle.

Il ne s'agit pas d'une véritable première car il existe en tous cas un autre film intitulé The Gospel of John (lui aussi disponible au CIDOC) qui s'est prêté à un exercice similaire en voulant mettre à l'image l'intégralité de l’évangile de Jean, mais ce qui est nouveau, c'est bien sûr de prendre en compte la spécificité de chacun de ces évangiles alors que les adaptations de Jésus au cinéma vont généralement mixer les récits de Matthieu et de Luc, en occultant Marc et en reprenant optionnellement le matériel spécifique à Jean.

Une autre particularité de la réalisation de David Batty concerne le casting de Jésus : avec le choix de l'acteur Selva Rasalingam, nous avons un Jésus un peu trapu, échevelé, avec des traits décidément méridionaux (à noter cependant que sur le plan du patrimoine génétique, l'acteur est à la fois d'origine anglaise et tamoule!) et qui est, somme toute, d'une beauté pas spécialement évidente, cela dans une volonté claire de rompre avec l'image caricaturale d'un Christ esthétique et aryanisé, blond aux yeux bleus, tel qu'il pouvait apparaître dans le Jésus de Nazareth de Zeffirelli. On lira avec profit une interview (en anglais) du réalisateur qui nous donne plus d'informations sur sa démarche.

Et quel est le résultat ? Sans avoir vu intégralement ces quatre films, mais après quelques pointages, nous pouvons cependant relever que c'est le texte de l'évangile qui prend nettement l'ascendant sur les scènes du film qui se réduisent à de l'illustration. C'est une approche intéressante, qui fonctionne sans doute bien lorsqu'on visionne un ou deux passages spécifiques, mais on peut s'interroger sur la capacité du réalisateur à captiver son public tout au long de ces quatre films qui restent tout de même consistants (Marc, l'évangile le plus court, est raconté en 123 minutes ; Luc, le plus long en 205 minutes!).

A présent, chacun d'entre vous peut se faire son propre avis : les quatre DVD sont désormais à votre disposition au CIDOC !

Robin Masur, Chef de service du CIDOC