La trame est simple mais toute en finesse, et chaque détail révèle de la part de l'auteur coréenne Lee Soyung une attention soutenue à la psychologie de l'humain, qui est, dans cette histoire animalière, forcément travestie sous la figure de crapauds.
Le récit met donc en scène l'amitié de deux batraciens, l'un blanc, extraverti et social et l'autre, rouge mais introverti et solitaire. Ces différences vont pour ainsi dire créer une pierre d'achoppement qui va culminer par un geste violent du crapaud rouge, qui s'en prend physiquement à son ami. Constatant la gravité de son geste et l'hospitalisation de son ami, le crapaud rouge, mortifié, ne sait comment se comporter et reste prostré dans son marais. Heureusement, un personnage fait son apparition et permettra au crapaud rouge de retrouver le chemin du pardon et de pouvoir se réconcilier avec son vieil ami à la sortie de l'hôpital.
L'histoire en elle-même n'est pas explicitement chrétienne mais est vraiment très parlante pour quiconque aurait envie de parler du pardon aux enfants, en leur (dé)montrant qu'il est possible de se réconcilier même après des événements très difficiles.
Ce n'est pas grave, mon crapaud est dès à présent à votre disposition au CIDOC.
Robin Masur, Chef de service