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Dans un futur proche, au Japon est votée un loi qui donne la possibilité aux personnes âgées de plus de 75 ans de pouvoir recourir à une aide active à mourir (euthanasie), encadrée par le gouvernement.
Le scénario, très simple, de Plan 75 de Chie Hayakawa est une véritable claque et donne à penser.
Le film se déroule entièrement en terres japonaises, dans le pays le plus âgé du monde (près de 30% de la population a actuellement plus de 65 ans). Tout au long du film, nous suivons la protagoniste principale, Michi, évidemment trop vieille pour encore travailler mais qui doit absolument subvenir à ses besoins puisque le revenu de sa retraite ne suffit visiblement pas à couvrir ses besoins fondamentaux. Mais lorsqu'elle est licenciée par l'hôtel qui l'employait, se pose alors la question insidieuse du choix de l'euthanasie, puisque dans ce monde-là, le Plan 75 est mis en avant dans les espaces publics et dans les médias.
Ce film interpellant, lent et posé, exige du spectateur qu'il mobilise toute son attention et sa patience. Tout au long de cette dystopie si réaliste, nous accompagnons Michi dans ses faits et gestes de la vie quotidienne, ainsi que deux autres protagonistes qui se croiseront également : Hiromu, jeune fonctionnaire du gouvernement, incarnation même du salaryman poli et effacé, ainsi que Maria, immigrée philippienne et aide-soignante). Sans dévoiler toute sa trame, soulignons que ce film exige que nous réfléchissions sérieusement à l'accompagnement que nous voulons pour les personnes les plus âgées dans nos sociétés.
Voir également l'excellente présentation de ce film dans ce blog qui donne des clés interprétatives très claires pour approfondir l'intention de la réalisatrice Chie Haykawa (à noter que c'est son premier long métrage, le Plan 75 ayant obtenu le grand prix lors du FIFF à Fribourg !).
Le DVD est, lui, bien sûr à votre disposition au CIDOC !
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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L'an dernier, la pédagogue marseillaise Agnès Charlemagne s'était déplacée à Lausanne (dans le bâtiment du CIDOC !) afin de présenter sa méthode pour travailler la catéchèse et les questions de foi des jeunes et son intervention avait alors produit une très vive impression sur tous les participants, dont le soussigné. Elle avait déjà publié quelques livres dans lesquels elle réfléchissait sur l'éveil et la transmission de la foi, en particulier avec les adolescents (ainsi, Je t'écoute : petit guide pour transmettre la foi entre les générations, ou Les ateliers : 30 rencontres d'éveil spirituel avec les adolescents), mais il n'y avait alors pas de manuel à proprement parler.
C'est maintenant chose faite avec la publication par les éditions Crer-Bayard, dans un style graphique très soigné : Que cherchez vous ? Parcours d'éveil spirituel pour les jeunes (en deux volumes : d'une part, le guide de l'animateur et d'autre part, le livret du jeune). La table des matières du parcours est elle-même programmatique : il s'agit de pouvoir aborder à bâtons rompus avec les jeunes toutes les grandes questions du sens de la vie, avec, toujours présent en filigrane, un éclairage chrétien et biblique. A noter que c'est une approche qui se démarque par son aspect non-confessionnel tant elle s'adresse à un public qui peut être très éloigné des Églises - on n'y trouvera par exemple pas ou peu de réflexion dogmatique propre à ce qu'on a l'habitude d'entendre dans un terreau catholique (sur le sens de l'eucharistie, par exemple). Regardez donc ci-dessous le sommaire qui annonce les thématiques abordées :
Pleinement convaincue par la capacité transformatrice du dialogue, Agnès Charlemagne débute son guide par cette certitude acquise d'une longue expérience : Écouter les jeunes a changé ma vie, leur soif spirituelle a approfondi ma foi (p. 5). Structuré en 20 ateliers, avec nombre de citations bien choisies qui ne pourront que susciter la réflexion et l'envie de débattre et d'exprimer ses propres convictions, on ne peut qu'être certain que cette approche ne plaira pas seulement aux jeunes mais à toute personne en quête sur le chemin de la foi ! En effet, à plus d'une reprise, en consultant le manuel, le lecteur trépigne, voudrait réagir, lever la main et se positionner face à un auditoire imaginaire !
Ce parcours est donc un beau et stimulant cadeau pour tous les chrétiens qui sont en quête du sens de leur foi, et nous le mettons dès à présent à disposition, en deux exemplaires, au CIDOC.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Derrière des récits que nous croyons connaître sur le bout des doigts (la création du monde, le déluge, Abraham, Moïse, les dix commandements, entre autres...) se cache une tradition interprétative incroyablement riche à travers les siècles et dont nous restons largement inconscients. Ce n'est donc pas le moindre des mérites du grand rabbin de Bruxelles, Albert Guigui, que de mettre en évidence à quel point ces textes anciens peuvent toujours faire sens pour chacun de nous, pour peu que l'on accepte de s'y replonger à nouveau.
Une précision : ce livre est clairement une compilation d'interventions et de discours de toutes circonstances du grand rabbin au travers de ces dernières années mais ce n'est pas très gênant à la lecture puisque le livre est structuré sur les cinq premiers livres de ce que nous appelons l'Ancien Testament, et qui forment le Pentateuque : le lecteur peut simplement choisir le passage biblique commenté qui l'intéresse ; ainsi, la lecture de l'ouvrage n'est pas linéaire. L'ouvrage est d'autant plus intéressant qu'il s'adresse à un public qui ne connaît pas spécialement bien le judaïsme et est une porte d'entrée intéressante pour comprendre comment les juifs - en tous cas les héritiers du judaïsme rabbinique - interprètent leurs propres écrits et les relisent en résonance avec l'actualité et les préoccupations propres aux sociétés du 21 siècle (protection de la nature, circoncision, euthanasie, crémation, personnes handicapées...) tout en soulignant systématiquement la position juive sur chacun de ces thèmes abordés.
L'auteur a en outre pris la peine de translittérer tout le vocabulaire hébreu de sorte qu'il est lisible pour chacun d'entre nous : la Genèse devient Beréchith, le livre des Nombres Bamidbar, et ainsi de suite. Bref, un vrai plaisir à la lecture, et qui vous permettra de relire / redécouvrir / comprendre autrement des textes fondamentaux de la Bible hébraïque! Vous trouverez la notice de La Bible : Hier, aujourd'hui et demain dans notre catalogue!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Concédons-le tout d'abord : l'immense majorité des albums disponibles au CIDOC qui racontent des récits bibliques les égrènent dans un ordre qui semble immuable : tout d'abord avec les récit des origines dans le livre de la Genèse (Adam - Noé - Abraham - Isaac - Jacob - Joseph), puis ils embrayent généralement sur l'événement de l'Exode avant, éventuellement, de poursuivre sur un récit de David (contre Goliath) et en terminant peut-être avec des récits disparates comme ceux de Jonas, Daniel ou encore Esther, si l'on s'en tient à l'Ancien Testament. Pour le dire franchement, c'est un peu terne, un catalogue sans surprise avec, le plus souvent, malheureusement, des illustrations bien convenues qui ne laissent que peu d'impact sur le lecteur.
Ainsi, c'est avec beaucoup d'intérêt que nous avons découvert Le feuilleton de Tsippora : un récit biblique en cent épisodes, publié par Bayard jeunesse, qui bouleverse cet ordre narratif et nous permet de redécouvrir des récits bibliques sous un angle nouveau.
D'abord un mot sur la protagoniste principale de l'album : tant son orthographe (Séfora, Séphora, Cippora, Zipporah, et finalement Tsippora) que son identité (c'est la femme de Moïse, mais est-elle koushite - donc d'origine éthiopienne et noire de peau ? (cf. Nb 12,1) ou bien est-elle juste madianite ? (cf. Ex 2.21) ) sont mouvantes.
Et, en feuilletant l'album, il est tout à fait savoureux de découvrir comment l'autrice de l'album, Murielle Szac, peut se saisir de cette figure féminine, étrangère, à la marge, pour la mettre au centre de la narration. C'est à travers son observation participante - Tsippora réagit toujours avec ses tripes et son bon sens vis-à-vis ce que vivent les personnages bibliques - que nous découvrons non seulement l'histoire de Moïse, mais également celles d'Adam et d'Abraham ainsi que l'histoire d'Esther (!). Tsippora bénéficie en effet d'un deus ex machina improbable : le prophète Élie qui a la capacité de l'emmener à sa guise dans l'espace et dans le temps!
Chacun de ces cent chapitres débute par un petit résumé pour rappeler au lecteur où il en est dans la narration, et le texte se prête aisément à une lecture à haute voix, chaque chapitre étant assez bref (2 à 3 pages en général). Les illustrations de Joëlle Jolivet sont vives et parlantes.
Nous sommes bien d'accord : ces récits bibliques revisités fonctionnent à la condition que l'on accepte l'idée qu'il s'agit d'une interprétation et non d'une retransposition du texte biblique, et que l'on consente à se faire importuner par la licence littéraire. Murielle Scaz ose par exemple faire descendre conjointement Moïse et Tsippora de la montagne de l'Horeb, chacun d'eux portant une des tables du décalogue! L'esprit du temps est décidément en marche...C'est d'ailleurs peu ou prou ce que dit la préfacière de l'album, la rabbin libérale française Delphine Horvilleur : "Un texte est sacré tant qu'il n'a pas fini de dire, tant qu'il peut continuer à parler".
Cet album est donc dès à présent à votre disposition au CIDOC!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Les couvertures l'annoncent d'emblée : visuellement, nous sommes totalement dans les codes du manga avec ces grands yeux légèrement humides, ces mentons pointus, ces cheveux en bataille ! Mais toutes les pages sont colorisées et se lisent dans notre sens habituel de gauche à droite (tout comme dans la série Manga...Le Messie). Plus important encore : les auteurs n'ont pas des patronymes évoquant le lointain pays du soleil levant, mais proviennent bien plutôt de notre vieux continent : la scénariste, Gaëlle Tertrais, a déjà une certaine expérience dans la publication d'albums d'introduction à la Bible et aux Évangiles (disponibles au CIDOC) tandis que le dessinateur Albert Carreres est, lui, plus connu pour des bandes dessinées sur le monde du football. Cette association inédite est fructueuse puisque nous avons dans les mains un objet original, qui marie à la fois planches de BD et des pages qui renvoient au roman illustré. Nous sommes bien d'accord : il s'agit d'une opération de séduction destinée à attirer les jeunes et pour leur rendre plus accessible le message biblique, et qui s'avère plutôt réussie.
Le premier volume (Miko et les 7 secrets de la Bible) nous présente, à travers une enquête initiée par le décès du grand-père du personnage principal - qui avait laissé des messages mystérieux à l'intention de son petit-fils - les éléments fondamentaux de la foi chrétienne : la chute, la rédemption que le Christ nous offre ainsi que le message qu'il proclame, l'espérance du monde à venir...Relevons que le cœur du message de ce diptyque, édité chez Mame, est pleinement catholique : il est en effet par exemple question des sept sacrements, de la figure de Marie, ou encore de la manière de réaliser le signe de croix.
Élément frappant : dans la case ci-contre, il est éclatant d'évidence que le public-cible visé par les auteurs est celui des familles distancées des Églises avec un très faible niveau de connaissances concernant les fondamentaux de la foi chrétienne.
Le second volume (Miko et les 7 clés du royaume de Dieu), publié en 2023, est essentiellement une exhortation à poursuivre une vie chrétienne, qui met en exergue l'importance du baptême et qui présente d'importantes figures de l'Église catholique qui sont montrées comme étant des modèles de foi à suivre (Saint François d'Assise, Charles de Foucauld, Mère Teresa, Bernadette de Soubirous, Thérèse de Lisieux...).
Point fort dans chacun de ces deux volumes : la narration y est régulièrement jalonnée par des doubles-pages documentaires qui permettent de synthétiser les informations à retenir (cf. image ci-contre qui présente la notion de la Trinité).
Les deux volumes de Miko sont dès à présent à votre disposition au CIDOC!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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A l'approche de Pâques, signalons deux grands "classiques", toutefois très différents de nature :
- D'abord, les éditions Don Bosco continuent leur republication des illustrations de Kees de Kort en format kamishibaï : le récit des Rameaux et de l'institution de la Cène sont désormais disponible dans ce format (en trois exemplaires). Année après année, au CIDOC, nous constatons la formidable persistance de la force des images de l'artiste hollandais, et nous ne pouvons que nous réjouir des prochaines publications. Détail important : sur l'image ci-contre, vous voyez la couverture dans sa version allemande mais une version française est bel et bien disponible.
- Ensuite, les Éditions de La Ligue pour la Lecture de la Bible ont eu la bonne idée de traduire un immense succès de l'autre côté de la Manche. En effet le Conter l'Évangile de Bob Hartman (Telling the Gospel en anglais) est un outil d'une formidable simplicité pour relire des passages bibliques avec un œil nouveau. Il s'agit d'historiettes, qui font rarement plus de trois pages et qui font toujours référence à un passage biblique bien défini (généralement inspiré de l'évangile selon Luc). Certaines sont à lire pour soi, et d'autres sont à lire en groupe à haute voix. Et à la fin du récit, Bob Hartman propose toujours 2-3 questions pour ouvrir la réflexion auprès des auditeurs. En somme, un outil vraiment efficace, très flexible et qui peut être utilisé dans bien des contextes variés. A posteriori, il est presque surprenant que l'auteur, conteur professionnel de métier, ne soit traduit que maintenant alors qu'il a semble-t-il publié des dizaines et des dizaines de livres bibliques adaptés aux enfants depuis plus de trente ans. Le livre est dès à présent à votre disposition au CIDOC (voir la notice très détaillée du CIDOC).
Belle montée vers Pâques à chacune et chacun d'entre vous!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Nous présentons ci-après quatre revues pour l'éveil à la foi qui sont destinées aux enfants : trois sont publiées par les incontournables Éditions Bayard et la dernière par Alliance Presse, un groupe évangélique franco-suisse. A l’exception de Prions en Église Junior évidemment très marquée par la liturgie de la célébration de la messe, il est remarquable de relever que toutes ces revues sont conçues dans le but de convenir à des courants théologiques et confessionnels variés : le message chrétien est au cœur de leur mission.
Cet article a été rédigé par le soussigné en premier lieu pour le site en ligne Prier en famille .
Prions en Église Junior
Cette revue est pensée pour être emmenée à la messe afin de permettre aux enfants de pouvoir suivre à leur rythme ce moment essentiel pour la pratique de la foi.
Le lecteur (la revue est destinée aux 7-11ans) y trouvera une grande variété de mini-bandes dessinées, de jeux, d’activités de coloriage et de textes d’explications afin que l’enfant puisse comprendre les termes les plus techniques utilisés durant la messe. Épaisse (+ de 120 pages !), Prions en Église Junior espère offrir suffisamment d’outils afin de capter et retenir l’attention des enfants tout au long de la messe et de nourrir leur foi. A noter que les rabats de chaque numéro fournissent les textes liturgiques fondamentaux qui structurent la messe, avec la date des différentes lectures sur deux mois (la revue publie 6 numéros par an).
Pomme d’Api Soleil
Adressé aux 3-6 ans, c’est le premier journal pour l’Eveil à la foi : il recourt habilement à la vie quotidienne en famille avec une bande dessinée mettant en scène deux jeunes enfants – Gaston et Sido – pour enchaîner ensuite sur une adaptation d’un récit biblique. Ce qui est vraiment bien, c’est que l’on retrouve ensuite les enfants qui discutent avec leurs parents sur le sens de l’histoire biblique lue, toujours sous forme de bande dessinée. Une approche intelligente de la foi enracinée dans la vie familiale (avec peut-être comme seul « défaut » qu’il s’agit, forcément, d’une famille nucléaire traditionnelle : papa, maman, 2 enfants). Le seul vrai regret que l’on pourrait avoir, est que la revue – comme Prions en Église Junior – est publiée seulement six fois par an.
Astrapi Soleil
Cette revue a changé plusieurs fois de format ! Dans sa toute dernière mouture que vous voyez ci-contre, Astrapi Soleil, qui s’adresse aussi aux 7-11 ans, est un trimestriel (4 numéros par an) qui entend être un outil dans à l’éducation à la foi par différents aspects : des questions (« Pourquoi mange-t-on des œufs à Pâques » ?), des bandes dessinées sur la vie en famille, des extraits de bandes dessinées bibliques, et un documentaire sur un modèle de foi chrétienne (dans le numéro ci-contre : Kim Phuc, une enfant vietnamienne devenue célèbre grâce à une photographie de guerre qui fera le tour du monde, et qui se convertira par la suite au christianisme).
Family FIPS
Cette toute nouvelle revue franco-suisse (entre Aubonne et Annecy), fondée en 2022, paraît tous les deux mois, et remplace l’ancienne publication Tom & Carotte. Mais que veut dire FIPS ? En fait, il s’agit du nom du suricate qui est la mascotte de la revue ! Dans ce numéro ci-contre, le lecteur trouvera à la fois du profane (recettes de cuisine, article sur les pompiers, sur les zèbres,…) et du biblique : le récit du buisson ardent, avec une question théologique (« Comment entendre la voix de Dieu ? »), ainsi qu’une proposition de verset biblique à apprendre par cœur.
Ces quatre revues (et bien d'autres!) sont naturellement à votre disposition au CIDOC !
Robin Masur, chef de service du CIDOC
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Nous qui baignons dans un monde saturé d'images, de sons et de vidéos toujours plus brèves et percutantes, il est difficile de maintenir une capacité cognitive suffisante pour lire ne serait-ce qu'une page remplie uniquement de caractères imprimés (l'image ci-contre provient d'un exemplaire du livre phare de Baruch Spinoza, L’Éthique, numérisé par la Bibliothèque nationale de France).
Fort heureusement, un amateur éclairé, un passionné même, de Spinoza qui se trouve également être graphiste et dessinateur a eu l'ambition d'illustrer, en le suivant littéralement pas à pas, le texte intégral du Traité de la réforme de l'entendement qui traite de la recherche d'un vrai bonheur (qui ne soit pas éphémère comme l'argent, le plaisir charnel ou la réputation).
Ensuite, il s'est attaqué deux ans plus tard au livre majeur du philosophe néerlandais, L'Éthique qui traite de ce qui fonde la nature et la liberté de l'homme. Mais attention : ce n'est pas parce que le contenu est maintenant illustré qu'il sera forcément facile à saisir et à comprendre ; non, il faudra toujours compter sur l'agilité de vos petites cellules grises !
Ajoutons que l'auteur, Philippe Amador, a également eu l'heureuse idée de rajouter à la fin de ses deux volumes 16 planches biographiques qui nous aident à mieux connaître le parcours de vie de Spinoza.
Presque simultanément, nous avons découvert une série très bien faite et synthétique "Toute la philo en BD" publiée par les éditions Belin, toujours excellentes sur le plan pédagogique, qui aborde différentes notions sur le plan philosophique : la vérité, la justice, l'art, le bonheur, la religion...chaque volume ne fait que 48 pages, et parvient toujours à mettre en évidence les notions fondamentales du thème abordé et qui retourne inlassablement aux racines hellénistiques de la philosophie (par exemple Antigone de Sophocle, est reprise en exemple pour le thème de l'(in)justice).
Cette fois-ci, c'est certain : il ne vous reste plus qu'à cogiter!
Ces documents (et bien d'autres) sont dès à présent à votre disposition au CIDOC.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Les éditions Citadelles & Mazenod sont réputées pour la qualité de leurs beaux livres et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Il en impose à la fois physiquement - plus de 4 kilos au compteur - et sur son contenu, très ambitieux : il ne s'agit rien moins que de montrer l'étendue et la richesse de l'art produit par les chrétiens d'Orient depuis les origines jusqu'à l'orée du 20e siècle, cela dans les pays bordant la Méditerranée orientale : Égypte, Israël / Palestine, Liban, Syrie, Turquie.
L'icône qui trône sur la couverture de ce livre n'est pas anodine ; intitulée Le Christ et l'abbé Ména, elle montre le Sauveur tenant l'épaule du supérieur du monastère de Baouit (Égypte) dans une attitude pleine de fraternité et qui met en évidence la pleine humanité de la Seconde personne de la Trinité. Cette icône très connue est régulièrement demandée au CIDOC (voir sa notice dans notre catalogue) ! Précisons humblement que l'original se trouve au musée du Louvre à Paris.
Il faut relever la qualité époustouflante des reproductions et des photographies tout au long de ces superbes 591 pages qui rendent totalement justice aux créateurs de ces oeuvres tout au long de ces siècles. A noter que le livre se clôt avec un chapitre consacré à l'actuelle fragilité de ces œuvres qui souffrent beaucoup des guerres récurrentes (Irak, Syrie,..), du pillage et du trafic d'art organisé, et la dernière image est particulièrement frappante : il s'agit d'une peinture en hommage aux chrétiens coptes qui avaient été assassinés par des sbires de l'État islamique en 2015 et qui reprend parfaitement les codes de représentation des martyrs dans l'art chrétien d'Orient (ce tableau est visible ici).
Ce beau livre ne demande plus qu'à être consulté/emprunté par vous au CIDOC!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Ce n'est pas (si) nouveau, les intelligences artificielles s'insinuent peu à peu dans nos vies - il vous est ainsi certainement déjà arrivé de dialoguer sur l'écran directement avec une machine (dans le service de chat automatisé d'une entreprise des télécommunications, par exemple) qui vous propose la solution étant la plus adéquate à votre problème. Et il y a bien sûr l'engouement provoqué par des outils très performants et déroutants tels que Chat GPT, qui ne répond pas seulement à vos questions mais peut aussi générer de nouvelles propositions avec un naturel stupéfiant. On peut même à présent s'interroger si le texte que vous lisez sur tel ou tel site web a été généré par une machine ou par un humain. Les questions soulevées sont vertigineuses et l'impact de ces outils sur notre devenir en tant qu'êtres humains sera probablement très important, plus ce que l'on peut imaginer.
Le film allemand Ich bin dein Mensch (titre international : I'm your Man - voir la notice dans notre catalogue) est encore à un autre niveau : celui des relations amoureuses - ou en tous cas affectives - entre les humains et les machines. Le synopsis du film est extrêmement simple, jugez-en plutôt :
À Berlin, Alma est une brillante scientifique spécialisée dans les langues anciennes du Moyen-Orient. Mais vivant seule, elle accepte de vivre 3 semaines avec un androïde, un robot d'apparence masculine, qui est programmé avec un unique but : la rendre heureuse. À la suite de cette expérience, elle devra rendre un rapport à un comité d'éthique. En parallèle, Alma doit également s'occuper de son père qui est atteint de démence sénile.
En lisant cette trame, on pourrait imaginer le pire, mais ce film n'est heureusement de loin pas vulgaire et met bien en évidence à la fois la frontière qui sépare les humains des machines et les zones d'ambigüité qui demeurent. Plus encore, on remarquera que le rôle principal est tenu par une femme tout comme l'est la réalisatrice, Maria Schrader.
Avec très peu d'effets spéciaux, I'm your Man vaut avant tout pour le jeu de ses acteurs et est relativement court (105 minutes) mais ne laissera pas indifférent, ce d'autant plus qu'il se termine sur une touche ambigüe : nous ne savons pas réellement quelle est la décision que prendra Alma à la toute fin du film ! A noter que nous mettons également à disposition un dossier pédagogique en lien avec le film qui pourra être utile dans la préparation d'une discussion après visionnement.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC