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Le phénomène a débuté sur un compte instagram : un infirmier, Xavier, surnommé "l'homme étoilé" (à cause de ses tatouages sur les bras) publiait des esquisses pour montrer comment on pouvait vivre dans une unité de soins palliatifs en Belgique, dans laquelle il est toujours actif à ce jour. Le succès a été rapide (+173'000 abonnés à l'heure actuelle) au point que cela a débouché sur la publication des dessins sous forme de bande dessinée, en deux volumes (nous mettons à disposition au CIDOC la version intégrale, voir la notice sur notre catalogue).
Ce sont des histoires pleines d'humanité, et qui (dé)montrent que, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les soins palliatifs sont un lieu débordant de vie et dans lequel la qualité relationnelle du personnel soignant avec les patients acquiert une importance toute particulière. Il est amusant de relever que Xavier est un passionné de musique et qu'il a le don de transmettre sa passion aux malades dont il a la charge - la bande dessinée se termine d'ailleurs avec une petite discographie éclectique (Jacques Brel, Björk, Freddie Mercury,...) !
librement accessible ici) qui nous permet de mieux comprendre les motivations et les convictions de Xavier.
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à lire l'interview très intéressante de l'auteur dans le journal lavie.fr (En voici un extrait tout particulièrement interpellant :
En stage d’hématologie, j’ai rencontré Lucie, qui était en phase terminale. Elle souffrait tellement qu’elle a réclamé l’euthanasie, pratique légale en Belgique. Le lundi matin, elle a rempli le document, et, 48 h plus tard, elle a été euthanasiée. Qu’on lui ait administré la mort comme on lui aurait prescrit un Doliprane m’a choqué. Je l’ai vécu comme un échec. Je trouvais incorrect de laisser partir des gens ainsi, sans cette préoccupation, ce soutien physique, psychique et moral que l’on doit à tous ceux que l’on soigne, même quand la guérison est impossible. Il y a tellement d’autres ressources à déployer avant d’en arriver là ! Un arsenal thérapeutique très élargi qui permet de partir sereinement. Après ce stage, j’en ai fait un autre en soins palliatifs, à Bruxelles. J’ai su aussitôt que je ne voudrais plus faire que ça.
Nous espérons que vous aurez autant de plaisir que nous à lire cette bande dessinée, qui fait du bien tant elle recherche, sans cesse, des pépites mettant en évidence le côté lumineux de l'humanité!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Dans ce petit essai qui se lit très agréablement (83 pages) et est accessible au grand public, la théologienne Marie-Laure Durand nous propose une relecture très libre de la version matthéenne, peu connue et peu lue, de la parabole des invités à la noce (Mt 22, 1-14) qui est assez sombre puisque dans cette version, le roi, qui veut fêter le mariage de son fils, ne se contente pas de forcer des inconnus à participer à la noce mais envoie ses troupes exécuter les invités récalcitrants et la parabole se termine sur l’expulsion d’un invité ne portant pas l’habit de fête requis.
Ce récit inconfortable et très complexe peut se lire sur différents niveaux, mais ici, M.-L. Durand nous propose une relecture sur le plan de la sociologie des organisations (autrement dit : du management entrepreneurial mais aussi politique) et met en évidence les dégâts causés par une mauvaise gouvernance, à savoir un exercice par trop vertical du pouvoir qui ne laisse jamais véritablement la possibilité aux interlocuteurs du roi de s’exprimer librement, et qui aboutit à une situation dans laquelle tous les liens de confiance sont brisés.
Une fois le livre refermé, le lecteur ne pourra que méditer cette parabole et aura sans doute le désir d’aller chercher lui-même des prolongements interprétatifs pour nourrir sa réflexion : c’est ce que nous vous souhaitons !
Robin Masur, Chef de service du CIDOC – Centre pour l’information et la documentation chrétiennes. Bvd de Grancy 29 1006 Lausanne. www.cidoc.ch
Le roi déçu : l'exercice compliqué de la gouvernance / Marie-Laure Durand. Paris : Cerf, 2021 (voir la notice dans le catalogue du CIDOC)
Cet article a d'abord été publié dans le journal Relais d'avril 2022.
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Guerres nucléaires, épidémies, catastrophes naturelles, invasion d'une forme de vie concurrente et exterminatrice du genre humain : voici quelques déclinaisons "apocalyptiques" dont on se passerait fort bien surtout en regard de l'actualité récente. Mais ce sont bien ces idées à la fois horrifiantes et fascinantes qui rencontrent depuis plus d'un siècle un succès foudroyant dans la culture populaire, dans la littérature fantastique et de science-fiction. Celle-ci a su empoigner ces thèmes dystopiques et nous raconter mille et une fois la fin du (d'un ?) monde et a trouvé son prolongement naturel au cinéma et dans la bande dessinée.
Lui-même écrivain et excellent connaisseur du genre, Jean-Pierre Andrevon se fait un malin plaisir de nous présenter, dans un ordre thématique libre, les principaux thèmes de ces récits apocalyptiques. Ainsi le chapitre "Les colères de la terre" traite aussi bien de changements climatiques que de tsunamis. Et "En attendant le grand crash" tourne autour de la menace qu'une météorite ne tombe du ciel. Ou encore, et c'est évidemment d'actualité : "Le mal court" va inventorier toutes sortes de pandémies galopantes qui vont ravager la terre.
Apprécions le fait que l'auteur ait débuté cette encyclopédie libre par un chapitre bien informé "En feuilletant la Bible..." dans lequel il revient rapidement sur le livre de l'Apocalypse et sur la mention des quatre cavaliers mais aussi sur la figure de l'Antéchrist et bien entendu le récit du Déluge. Les connaissances encyclopédiques d'Andrevon lui permettent de jongler avec une réelle facilité entre titres connus ("Terminator", "Mad Max" et d'autres plus datées et/ou confidentielles mais qui suscitent l'étonnement. Pour n'en citer qu'une :
Alfred Bester, dans sa nouvelle de 1941 Adam sans Ève (Adam and no Eve) va s'enfoncer sereinement dans les flots, conscients que les molécules de son corps seront à l'origine d'une nouvelle forme de vie...dans 100 millions de siècles. La poésie, au dernier jour, n'a pas perdu ses droits. (p. 255)
Ce livre, à l'humour grinçant, se lit très agréablement et permettra à tout un chacun d'avoir un aperçu du foisonnement de l'imaginaire humain et constitue une belle occasion pour découvrir nombre de films, livres et bandes dessinées ! Une bibliographie sélective et des index judicieusement agencés vous permettront de prolonger cette plongée dans les abîmes dystopiques que l'homme a lui-même créés. Le livre est empruntable dès à présent au CIDOC.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Le titre français de ce livre remarquable, qui nous parvient traduit de l’italien, est un peu trompeur : oui, l’auteur évoque la mode tout au long de ce livre, et du contraste apparent de sa frivolité avec le message de vérité que nous recevons à travers les Écritures.
Mais son sous-titre est plus juste et fidèle : « Dieu trois fois tailleur » : en effet, l’auteur saisit trois moments clés où le vêtement apparaît dans le texte biblique : d’abord la confection des feuilles de figuier par Adam et Eve pour surmonter la honte de leur nudité ; ensuite la tunique du Christ faite en une seule pièce, sans couture, et que se tirent au sort les soldats romains ; et pour terminer, la robe blanche revêtue par les élus de l’Apocalypse.
Il ne s’agit pas d’un livre exposant une théologie systématique, mais bien d’un essai foisonnant, qui nous montre à travers une multitude d’allusions à diverses références bibliques, et en les faisant résonner avec des illustrations publicitaires, et des extraits de la littérature et du cinéma, à quel point le vêtement est à la fois un élément très matériel de la condition humaine et un point de départ pour une symbolique qui la transcende et donne à penser.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
Théologie de la mode : Dieu trois fois tailleur / Alberto Fabio Ambrosio. Paris : Hermann, 2021.
(article d'abord paru dans le journal Relais de l’Église catholique dans le canton de Vaud)
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La trame est simple mais toute en finesse, et chaque détail révèle de la part de l'auteur coréenne Lee Soyung une attention soutenue à la psychologie de l'humain, qui est, dans cette histoire animalière, forcément travestie sous la figure de crapauds.
Le récit met donc en scène l'amitié de deux batraciens, l'un blanc, extraverti et social et l'autre, rouge mais introverti et solitaire. Ces différences vont pour ainsi dire créer une pierre d'achoppement qui va culminer par un geste violent du crapaud rouge, qui s'en prend physiquement à son ami. Constatant la gravité de son geste et l'hospitalisation de son ami, le crapaud rouge, mortifié, ne sait comment se comporter et reste prostré dans son marais. Heureusement, un personnage fait son apparition et permettra au crapaud rouge de retrouver le chemin du pardon et de pouvoir se réconcilier avec son vieil ami à la sortie de l'hôpital.
L'histoire en elle-même n'est pas explicitement chrétienne mais est vraiment très parlante pour quiconque aurait envie de parler du pardon aux enfants, en leur (dé)montrant qu'il est possible de se réconcilier même après des événements très difficiles.
Ce n'est pas grave, mon crapaud est dès à présent à votre disposition au CIDOC.
Robin Masur, Chef de service
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Au CIDOC, nous n'avons pas seulement des livres ou des films à proposer, nous nous efforçons également de mettre à disposition des outils pour des animations en groupe. Et c'est ainsi que nous avons repéré un jeu de cartes qui a tout de suite titillé notre intérêt : Mille et une valeurs (voir la notice dans notre catalogue). Le titre indique bien de quoi il s'agit : donner la possibilité d'avoir des échanges dans un groupe sur les valeurs qui tiennent le plus à chacun des participants.
Ce jeu se fonde sur les 10 catégories de valeurs établies par une psychologue américaine peu connue de ce côté-ci de l'Atlantique, Shalom Schwartz (voir la présentation qui en est faite dans cet article en libre-accès) : Bienveillance, Tradition, Conformité, Autonomie,...Et des valeurs sont rattachées à l'une ou l'autre de ces "familles de valeurs". Dans l'image ci-contre, vous trouverez à titre d'exemple les notions associées à la catégorie "Tradition".
Très facile à mettre en œuvre, avec des illustrations à la fois assez neutres et inspirantes, ce matériel étonnant, produit par la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (!) de Bruxelles, vous permettra d'entrer très naturellement en dialogue avec un groupe de jeunes ou d'adultes.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Cet adage se vérifie à propos des illustrations bibliques : on a beau acheter presque chaque semaine des livres bibliques pour enfants, il nous faut avouer que la qualité artistique et l'impact des illustrations ne laissent que peu de traces. Trop souvent, nous constatons que les images ont seulement pour but d'agrémenter le texte et ne sont pas porteuses d'un message fort en eux-mêmes (ceci, par exemple). Et il faut bien constater que le formidable outil que constitue Photoshop est un oreiller de paresse qui contribue à aseptiser, lisser, les images destinées aux enfants : ce qu'elles gagnent en brillant et en perfection du trait, elles le perdent en force (là, par exemple).
Alors, sans cesse, on en revient aux fondamentaux : les dessins indémodables du hollandais Kees de Kort restent sur le haut du pavé. On nous les demande encore et toujours presque soixante ans après la création des premières illustrations du natif de Nijkerk ! Bien sûr, l'on pourrait regretter que les images qui ont vraiment la force de porter en elles-mêmes le message évangélique soient si peu nombreuses en regard de la quantité, mais c'est ainsi.
Nous signalons donc que, pour la première fois, les récits bibliques de Kees de Kort ont été publiés sous forme d'histoires kamishibaï! C'est grâce à l'intermédiaire du SME (Service aux médiathèques des Églises) que nous avons pu nous procurer ces deux grands classiques que sont La naissance de Jésus et Zachée . Ils sont donc à votre disposition dès maintenant!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Voici un petit bijou en matière d'iconographie : Diable : de l'Apocalypse à l'Enfer de Dante : un mythe à (re)découvrir en 40 notices .
Si l'auteur n'est pas n'importe qui et connaît de façon évidente son sujet (Alix Paré est diplômée de l'École du Louvre, et est une spécialiste de la peinture occidentale du 17e au 20e siècle), elle effectue un choix iconographique très judicieux, allant des représentations classiques (diable cornu, fourchu, dévorant les âmes en perdition) à des représentations plus surprenantes comme celle qui a été choisie pour la couverture du livre et que vous pouvez découvrir ci-contre : elle est l’œuvre de l'allemand Franz von Stuck et nous présente un diable presque complètement humanisé à l'exception inquiétante de ses yeux.
Chaque page de cet album est une occasion d'enrichissement - saviez-vous que les cornes du diable dans l'imagerie traditionnelle sont vraisemblablement empruntées au dieu grec Pan, mi-homme et mi-bouc? - et en refermant le livre, le lecteur ne peut que regretter qu'il ne soit pas plus long.
En somme, vous aurez un malin plaisir à lire ce livre diaboliquement pédagogique!
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Au début du mois d'août passé, l'activiste mondialement connue Greta Thunberg s'était exprimée sur Twitter à propos de la mode vestimentaire, et plus précisément concernant la "fast fashion" : cette tendance à acheter en ligne compulsivement des habits confectionnés dans des ateliers miséreux n'est ni juste, ni équitable, ni respectueuse de l'environnement malgré des sommes énormes dépensées en marketing.
Il se trouve que les propos de la Suédoise sont parfaitement confirmés dans un documentaire qui vient tout récemment de sortir que nous nous sommes procuré et qui est à présent disponible au CIDOC : Fast Fashion : Les dessous de la mode à bas prix . Il s'agit d'une démonstration implacable du fait que l'enjeu de la fabrication des vêtements est un sujet beaucoup plus important qu'on pourrait le croire à prime abord : il touche à l'exploitation d'ouvriers sous-payés dans des conditions inacceptables, à l'émission de substances toxiques qui empoisonnent leur environnement (comme la soie synthétique, la viscose) et manipule les consommateurs en les incitant sans cesse à rester dans une logique d'achat frénétique vide de sens.
Le tableau est bien noir mais il mérite d'être écouté et d'être vu.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC
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Depuis longtemps, au CIDOC, nous mettons à disposition des dossiers pédagogiques qui accompagnent les DVD (nous avons d'ailleurs plus de 2'700 films à l'heure actuelle dont un nombre substantiel qui n'est pas disponible sur des services de streaming comme Netflix & co).
A quoi sert un dossier pédagogique (DP)? Avant tout à préparer une séance de visionnement et particulièrement le moment de discussion qui a en principe lieu une fois le film terminé. Le DP donne généralement des informations sur l'intention du réalisateur, fournit des grilles d'analyse pour les scènes-clés du film étudié, propose des questions à adresser aux participants afin de stimuler le débat et approfondir la réflexion. Les DP que nous mettons à disposition au CIDOC viennent souvent d'un centre culturel belge Les Grignoux mais pas seulement : il existe aussi d'autres sources comme Zero de Conduite. Et pour ce qui est de la Suisse, il y a bien sûr le site romand d'éducation aux médias e-media.ch .
Or, jusqu'à présent, les DP n'étaient pas visible dans notre catalogue en ligne. C'est désormais - progressivement ! - le cas. Voici la liste actuelle des DP visibles sur notre catalogue en ligne ; et qui s'accroît rapidement.
A titre d'exemple, voici la notice du DP du film Gattaca dans laquelle vous trouverez aussi un lien vous permettant de consulter la notice correspondant au DVD Gattaca lui-même.
Vous l'aurez compris, ce sont des documents qui apportent une valeur ajoutée considérable dans la préparation de l'animation liée au film que vous désirez projeter.
Robin Masur, Chef de service du CIDOC